Le génie logiciel devrait-il nécessiter une certification professionnelle, une licence, des tests et une réglementation ?


Non, le génie logiciel ne devrait pas nécessiter de certification professionnelle.

Je suis ingénieur logiciel agréé au Canada (où il'est de droit que vous devez être agréé pour utiliser le titre d'ingénieur) depuis près de 10 ans. J'ai été développeur de logiciels pendant plus de 30 ans.


Il y a cinq ans, j'aurais peut-être dit OUI, mais j'ai changé d'avis.

Voici'pourquoi:

  • Les organismes de délivrance de licences sont bureaucratiques. Il'est très difficile pour eux de suivre l'évolution des défis, des problèmes et des forces économiques. Les tests seront toujours en retard. C'est particulièrement vrai dans les technologies de l'information.
  • Au Canada, ces organismes ne sont pas la police, ils comptent donc sur d'autres personnes pour se plaindre des ingénieurs qui'ne respectent pas les règles. Le traitement des plaintes est très bureaucratique. C'est une sorte de copie bon marché des systèmes judiciaires déjà en place au sein du gouvernement, car les ressources sont très limitées. Le pire résultat d'une plainte est qu'une personne est expulsée de l'organisation et ne peut plus exercer sur le terrain. Ce n'est vraiment rien, comparé aux sanctions civiles pour avoir fait quelque chose d'irresponsable.
  • Les ingénieurs sont humains et donc corruptibles, malgré les certifications, les licences, etc. Recherchez la commission Charbonneau pour des faits de l'extrême de ce problème au Québec. C'est tellement mauvais que l'Ordre des ingénieurs ici doit utiliser des ressources pour faire du contrôle des dommages politiques, ce qui dilue encore plus son efficacité à faire les choses pour lesquelles il a été conçu.

En fait, j'ai été l'une des premières personnes à être un ingénieur logiciel agréé au Québec, parce que je'suis professeur dans une université qui a offert l'un des premiers baccalauréats en génie logiciel au Québec en 2001.

Lorsque j'ai demandé une licence d'ingénieur logiciel, il n'y avait pas de tests établis pour des choses comme la conception de logiciels, l'ingénierie des exigences, etc. Il y avait des tests liés à l'informatique, comme les structures de données, les algorithmes, etc. La licence pour la partie génie logiciel était basée sur des témoignages (lettres) de mes anciens employeurs quant à la nature des activités d'ingénierie des emplois que j'exerçais, ainsi qu'un entretien de 3 heures avec l'Ordre au sujet de mon CV.

Un an environ après avoir obtenu ma licence d'ingénieur junior, j'ai été contacté par l'Ordre pour créer et administrer les tests de conception de logiciels pour eux. Le travail n'était vraiment pas intéressant du point de vue de la rémunération, j'ai donc poliment refusé.

En conclusion, bien que je pense que la notion théorique de licence a du sens (en termes d'établissement de la compétence -- j'enseigne dans un programme de licence d'ingénierie logicielle's), elle ne fonctionne tout simplement pas bien dans la pratique. Les logiciels dont la sécurité est critique passent déjà par une validation rigoureuse (DO-178C, ISO-62304). Les forces du marché et les tribunaux civils feront le travail pour le reste.